Exploits de Lukaz Le Guen

Après tout, Chase avait raison, il était doué et là, ce n'était pas de la vantardise. On ne l'avait encore jamais attrapé et force était de constater que l'enquête de l'agent Parker avait pris un coup dans l'aile après qu'il l'ait charmée et dépouillée de toutes ses notes et ses preuves.

Cartel Rouge 70's : le Roi Cole 70's ; Cartel Rouge Originel : le Roi Cole ; Gang des Fables : le Roi Cole - As

Et comme il fallait prouver cela, le voleur fit apparaître une épée de lumière dans sa main, la lame luisant fortement dans la pénombre qui les entourait. Blackwood avait déjà pu l'apercevoir, en partie, lors de leur première rencontre, mais là, elle allait pouvoir la voir en action. Malgré tout, avant de s'élancer, Solar créa une bombe solaire dans sa main libre, la faisant rouler en direction de la jeune femme, comptant sur l'explosion lumineuse qui suivrait pour détourner l'attention de tout le monde. Cela lui permettrait alors de passer à l'action, utilisant son sabre pour trancher dans le vif du sujet, entaillant les cauchemars afin de les renvoyer dans leur monde. Bien entendu, il ne pourrait pas réserver le même traitement à Blackwood mais il aviserait le moment venu. En attendant, le sabre de lumière sépara le corps d'Henri de ses huit pattes et Solar reprenait la parole.

Sur un dernier sourire, Solar libéra Blackwood et s'envola. Sous forme solaire, il put traverser le plafond déjà fragilisé, passant ensuite à travers la verrière avant de devenir invisible. La Scorpio avait déjà quitté les lieux depuis quelques temps et de fait, le voleur put échapper à la police sans attirer l'attention sur lui.

Lorsqu'ils ne furent plus que tous les deux, le criminel profita de la situation et de la faiblesse qu'il semblait percevoir chez l'agent de l'UNISON. En une fraction de seconde, son corps changea de forme, le magma solaire laissant place aux ténèbres absolues tandis que le Français adoptait sa forme solaire. Sous cette apparence que la Blackwood avait déjà rencontrée à plusieurs reprises, le Breton disposait de capacités physiques supérieures et c'est pour cela qu'il se dirigea droit vers l'agent afin de lui mettre un coup au niveau de la mâchoire dans le seul but de l'assommer. Il lui aurait probablement suffit d'attendre qu'elle tombe inconsciente en raison de la chaleur, mais c'était un petit plaisir personnel qu'il s'offrait ainsi. Soulevant ensuite la jeune femme, Lukaz quitta le bâtiment en volant à travers une fenêtre avant de prendre la direction des docks.

« Tu te demandais ce que je te trouve... Et bien, je te l'ai dit, tu es beau. Si je t'avais regardé, ce soir-là, c'est parce que tu m'attirais. Tu dégages quelque chose. » Remontant sa main le long de son visage, la passant dans sa chevelure blonde, Lukaz déposa un baiser sur les lèvres de Chase. « A ta façon, tu as quelque chose de solaire et tu le sais maintenant, le Soleil m'attire. » Sa main redescendit, rapidement rejointe par l'autre, et ensemble, elles explorèrent le torse du jeune homme avant de s'arrêter sur ses hanches. « Et puis, tu me plais. Y a beaucoup de types qui croient qu'il faut être viril pour plaire, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Bodybuildé, poilu, barbu, mâchoire carrée ? Si être viril, c'est ressembler à un mannequin sur une affiche, je suis content de ne pas l'être. Moi, ce que j'aime, c'est... toi. Tu t'en rends pas compte, mais tu as tout pour me rendre fou. »

Là, il lui attacha les bracelets qu'il venait de se procurer et qui portaient les couleurs de l'arc-en-ciel. Rien de très glamour ou de très riche, à dire vrai. C'était même tout le contraire. Une babiole à un ou deux dollars. Mais le Français avait quelque chose en tête, en faisant ça. « Voilà, un peu de couleur ! C'est drôle, parce que ça fait vachement fantaisiste sur toi ! Mais je suis sûr qu'avec un sourire, ça serait encore mieux. Et peut-être qu'en ouvrant un peu ta chemise, tu aurais l'air plus... normal ? Mais rassure-toi, je vais pas te déshabiller. Enfin, pas ici. Cela dit, j'avoue que le spectacle ne serait pas pour me déplaire. »

« Tu as raison, tu es trop rapide. Je ne suis pas comme toi, Lukaz. Je ne peux pas te dire ce qui ne va pas chez moi, mais je t'assure que j'ai un problème que tu ne pourras pas régler comme cela. Si j'étais juste coincé, je te dirais oui. Mais la vérité, c'est que je ne peux pas. J'ai besoin de mieux te connaître avant de te confier mes plus noirs secrets. Si tu as la patience d'attendre, ça aboutira peut-être. »

Souriant, Lukaz laissa glisser ses mains sur les hanches de Melissande alors qu'il s'approchait d'elle, l'embrassant sans réellement hésiter. Avec le temps, il avait appris ce qu'elle appréciait et de ce fait, il savait comment la satisfaire.

Glissant ses mains sur les hanches du jeune Chase, à la limite de son boxer qui était pour le coup des plus énervants, Lukaz l'embrassa, non plus d'un baiser chaste, mais d'un baiser plein de fougue qui faisait écho à celui que lui avait offert son amant quelques instants plus tôt, jouant de sa langue autant que de son piercing.

Comme pour détourner l'attention et sans vraiment attendre de réponse à ses questions, Lukaz se pencha et ses lèvres entrèrent en contact avec celles de son compagnon involontaire. Bien vite, sa langue glissa hors de sa bouche, caressant les lèvres de Zachary avant d'en forcer le passage à la recherche de sa propre langue.

Ce soir-là, ils avaient donc décidé de sortir un peu, prenant la voiture pour se rendre en ville. Ce simple fait avait le pouvoir de rendre une soirée relativement normale et c'était toujours plaisant à faire, même si la Scorpio n'avait absolument rien de normale... Il allait d'ailleurs peut-être falloir réfléchir à ce point de détail ! Quoi qu'il en soit, Lukaz et Alex étaient donc allés au cinéma afin de regarder l'un des derniers blockbusters de l'année, La Brigade de la Liberté. Il s'agissait d'un film de super-héros mêlant fiction et réalité dans une version alternative de Star City. Si le concept n'avait rien d'original, les moyens utilisés pouvaient rendre le film plus intéressant, mais au-delà de ça, c'était surtout la sortie à deux qui importait. Ainsi, après environ deux heures, ils quittèrent la salle pour se retrouver dans un secteur piéton du centre ville.

Répondant au baiser de Chase, Lukaz soupira d'aise et de plaisir en appuyant son front contre celui de son petit ami. « Chase, mon amour. » Les mots lui échappèrent plus ou moins, mais il les pensait sincèrement. Ce fut d'ailleurs pour cela qu'il les prononça en français et non pas en américain, comme il en avait généralement l'habitude dans ses conversations. « Il... Il m'a dit que tu étais mort. Je savais qu'il mentait, bien sûr. Personne ne peut te faire ça. Mais j'ai eu peur, malgré tout. Ça m'a fait mal d'imaginer ce qu'ils avaient pu te faire. Mais je suis content que tu ailles bien. Vraiment très heureux. » Et comme pour en faire la preuve, il l'embrassa une nouvelle fois, tendrement. « Tu sais, j'ai compris quelque chose aujourd'hui. Malgré les risques que ça va forcément impliquer, j'ai pas envie de te perdre. Jamais. Je... Chase... Je t'aime. Vraiment. » Rougissant quelque peu en faisant une telle affirmation, chose qu'il n'avait jamais dite à personne, Lukaz savait qu'il le pensait réellement et qu'il allait tout faire pour protéger ce sentiment. Absolument tout. Embrassant une nouvelle fois son petit ami, il lui laissa le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire avant de répondre affirmativement à sa proposition. « Allons chasser. Toi et moi. Nous. »

Le hasard fait parfois bien les choses. Je me doutais que la police me recherchait, avec tous les cambriolages que je commettais, mais avant de le découvrir dans le journal, je ne savais pas que l'UNISON y était aussi mêlé. C'était plutôt la poisse ! Mais bon, avec un peu de chance, j'ai pu découvrir le nom de l'agent qui menait l'enquête, en espérant que je pourrais en tirer un truc. Et comme par hasard, elle était présente à l'enterrement de vie de jeune fille pour lequel j'avais décroché le rôle de strip-teaseur. Une petite soirée sympa qui a visiblement bien plu aux filles présentes, surtout à cet agent. En l'aguichant un peu, j'ai pu finir la soirée avec elle et ça a été plutôt agréable et plaisant.

Mais bon, je n'étais pas là que pour ça alors quand je me suis réveillé, après cette nuit agitée, j'ai profité du fait qu'elle dormait encore pour fouiller un peu. Et j'ai déniché le fameux dossier que je recherchais. Une chance, il y avait tout ce dont j'avais besoin ! J'ai donc tout ramassé et dans un dernier regard, je suis reparti. Elle connaissait peut-être mon visage, maintenant, mais sans le reste, ça allait être difficile pour elle de me remettre la main dessus. Un peu dommage, quand même, parce que je serais bien retourné égayer ses nuits... Mais bon, c'est la vie ! Au moins, je peux en profiter un peu plus.

J'aurais pu l'oublier, même si j'avais toujours la crainte de la voir ressurgir un jour. Et ce jour est finalement arrivé. Lorsque Chase a été enterré, j'étais présent, bien en retrait. Elle était là, elle aussi. J'ai cru comprendre qu'ils avaient travaillé ensemble, même si je n'ai pas vraiment cherché à en savoir. Quelques temps plus, elle a fini par réapparaitre devant moi. J'ai eu peur qu'elle vienne enfin régler ses comptes, mais ça n'était pas le cas. Plutôt que de me mettre les menottes - sans aucune arrière-pensée - elle m'a proposé un marché. Elle continuerait à garder le silence à mon sujet si je l'aidais dans un domaine bien spécifique. Elle semblait détenir des pouvoirs et je devais l'aider à les développer. Il n'y a pas à dire, les événements prennent parfois des tournures étranges !

Une traversée de la ville plus tard, ils arrivèrent dans le quartier de Marina. C’était assez luxueux comme coin, mais Lukaz n’y venait en vérité que très rarement, sans trop savoir pourquoi. Levant les yeux, le Breton découvrit une villa aussi moderne que japonaise et le jardin ne pouvait laisser aucun doute sur les goûts de son propriétaire. Un peu plus et on se serait cru de retour au Ji-In ! A priori, l’avantage des lieux était qu’ils étaient déserts, ce qui voulait dire qu’ils pourraient en profiter à leur guise. Faire des choses dans un lieu inconnu avec le risque d’être surpris, c’était tout le sel de la vie de voleur et ça parlait donc beaucoup à Lukaz. Il ne restait qu’à savoir quelles choses ils allaient bien pouvoir faire !